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voici les réponses aux questions les plus fréquentes que vous vous posez

voici les réponses aux questions les plus fréquentes que vous vous posez

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voici les réponses aux questions les plus fréquentes que vous vous posez

La campagne vaccinale contre le Covid-19 se poursuit, avec des hauts et des bas. Son déploiement suscite de nombreuses questions auxquelles franceinfo s’efforce de répondre dans le cadre de son opération #OnVousRépond. Vous trouverez ici certaines réponses, qu’il est possible de compléter avec les sites des autorités sanitaires, les travaux des sociétés savantes (comme ce dossier de la Société de pathologie infectieuse de langue française) et bien entendu auprès de son médecin.
N.B. : cet article est mis à jour régulièrement. Toutefois, certaines réponses ont pu évoluer depuis la dernière actualisation.
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Le développement des vaccins
Quelle est l’efficacité des différents vaccins ?
Il est difficile de comparer les données d’efficacité des différents vaccins, car les critères d’évaluation ne sont pas toujours les mêmes lors des essais cliniques et des études académiques. C’est un exemple parmi d’autres, mais le laboratoire Pfizer a recueilli ses données sept jours après la seconde dose, contre quatorze pour Moderna. Voici néanmoins les données dont nous disposons.
Pfizer-BioNTech. Le vaccin est efficace à 97% contre les cas symptomatiques et les formes graves de Covid-19, selon une étude en conditions réelles en Israël. Dans un communiqué commun, paru le 11 mars, le ministère de la Santé et le laboratoire ajoutent que le vaccin est également efficace à 94% contre les formes asymptomatiques. Ces données n’ont pas encore fait l’objet d’une publication détaillée. Fin février, une étude menée sur près de de 600 000 personnes vaccinées en Israël (avec un groupe témoin équivalent) avait été publiée dans le New England Journal of Medicine. L’efficacité était évaluée à 92% pour les formes asymptomatiques (46% après une dose), 94% pour les hospitalisations (74% après une dose) et 92% pour les formes graves (62% après une dose). L’efficacité avait été mesurée à 95% contre les formes graves, lors des essais cliniques.
Moderna. L’efficacité avait été mesurée à 94,1% sur les formes symptomatiques, lors des essais cliniques menés par le laboratoire.
AstraZeneca. Après une seule dose, le vaccin est efficace à 94% pour prévenir les hospitalisations (85% après une dose du vaccin de Pfizer-BioNTech), selon une étude en vie réelle menée sur 500 000 personnes en Ecosse, qui doit encore faire l’objet d’une relecture. Plus largement, l’efficacité avait été mesurée à 70% lors des essais cliniques menés par le laboratoire, avec toutefois une différence entre le schéma avec une demi-dose puis une dose (90%) et le schéma avec deux doses complètes (62%), qui est celui adopté dans les campagnes vaccinales.
Johnson & Johnson. L’efficacité de ce vaccin a atteint 85,4% contre les formes graves lors des essais cliniques, quatre semaines après l’injection unique (76,7% après deux semaines). Dans le cas des formes modérées à sévères, l’efficacité atteignait 72% aux Etats-Unis, 66% au Brésil et 57% en Afrique du Sud – des résultats contrastés, sans doute en raison des différents variants en circulation.
A titre de comparaison, l’efficacité du vaccin contre les grippes saisonnières oscille entre 60 et 70% selon les années, parmi les populations jeunes. L’OMS considère que l’efficacité d’un vaccin doit atteindre au minimum 50% pour permettre sa mise sur le marché.
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Quelle est l’efficacité des vaccins contre les variants ?
L’émergence de certains variants (B.1.1.7 identifié au Royaume-Uni, B.1.351 identifié en Afrique du Sud, P.1 identifié au Brésil…) met à l’épreuve les vaccins disponibles. Ils portent en effet de petites mutations sur la zone du virus ciblée par les anticorps induits par la vaccination, ce qui peut diminuer potentiellement leur efficacité.
Variant B.1.1.7 (Royaume-Uni). Le vaccin de Pfizer reste efficace contre ce variant désormais responsable de la majorité des nouveaux cas dans de nombreux pays, dont la France. Début mars, une étude in vitro, publiée dans la revue Nature (en anglais), suggérait que l’activité neutralisante contre ce variant n’a pas été modifiée, ce que confirme une autre étude in vitro parue dans le New England Journal of Medicine (NEJM). Après une étude in vitro, fin janvier, Moderna affirmait déjà (communiqué en anglais) que son vaccin permettait de neutraliser ce variant, même avec un nombre d’anticorps réduit.
Même chose pour le vaccin d’AstraZeneca. Des essais cliniques menés au Royaume-Uni ont montré « une protection contre les infections symptomatiques similaire malgré une quantité moins élevée d’anticorps neutralisants », indiquait début février l’université d’Oxford. Les anticorps induits par les vaccins sont assez nombreux pour compenser la difficulté accrue d’identifier la protéine S du virus quand elle porte la mutation propre au variant.
Variant B.1.351 (Afrique du Sud). Les vaccins à ARNm (Pfizer, Moderna) conservent une efficacité, selon le Conseil scientifique qui mentionne toutefois une « diminution de 30% environ » de la capacité à induire des anticorps.
Un avis remis en cause par une étude israélienne (en anglais) qui doit encore revue par des pairs. « Le variant sud-africain est capable, dans une certaine mesure, de franchir la protection du vaccin Pfizer/BioNTech », a expliqué à l’AFP Adi Stern, professeure à l’université de Tel-Aviv et co-auteure de l’étude.
Le vaccin de Johnson & Johnson serait davantage résistant et offrirait une immunité acquise de l’ordre de 85% pour les formes graves. L’efficacité tombe à 66% pour prévenir les formes modérées à sévères de la maladie.
Le vaccin d’AstraZeneca ne montre pas de protection contre les formes légères ou modérées du Covid-19 provoquées par ce variant, selon une étude parue mi-mars dans le NEJM (en anglais). Début février, l’Afrique du Sud a d’ailleurs suspendu l’utilisation de ce vaccin, après une étude locale menée sur 2 000 participants jeunes qui montrait une efficacité de 22% contre les formes modérées de la maladie causées par le variant. A ce stade, en revanche, on ne connaît pas encore le seuil de protection accordée par le vaccin d’AstraZeneca contre les formes sévères.
« Dans l’attente d’un éclairage scientifique plus complet sur le sujet », la Haute Autorité de santé a préconisé, début avril, de privilégier les vaccins Pfizer et Moderna dans les territoires où le variant B.1.351 est « significativement présent ». Plusieurs départements d’Outre-mer, ainsi que la Moselle, sont concernés.
Variant P.1 (Brésil). Minoritaire en France, le variant P.1 dispose de mutations similaires à celles observées dans le variant B.1.351, le rendant plus transmissible, mais aussi plus difficile à freiner. L’une de ses mutations lui permettrait de contourner plus facilement que d’autres formes du virus les anticorps, ce qui aurait « un impact sur l’échappement immunitaire post-infection et post-vaccination », note Santé publique France dans une analyse de la circulation des variants mise à jour le 8 avril (PDF). Toutefois, des données complémentaires sur le sujet manquent encore.
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Où en sont les nouvelles versions des vaccins ?
Fort logiquement, les fabricants planchent déjà sur de nouvelles versions de leurs vaccins, pour améliorer la réponse aux variants. « Nous essayons d’avoir quelque chose de prêt d’ici à l’automne, donc cette année », a déclaré le chef de la recherche d’AstraZeneca, Mene Pangalos, cité début février par l’agence Reuters. Certains groupes ont déjà débuté les essais. Le 10 mars, Moderna a annoncé qu’il avait administré des doses de la nouvelle génération de son vaccin, conçu notamment pour lutter contre la variant B.1.351 sud-africain, dans le cadre d’un essai de phase 2.
Pfizer et BioNTech mènent actuellement des « discussions avec les autorités de régulation » pour soumettre une version modifiée de leur vaccin « avec une séquence spécifique aux variants ». Ils vont également explorer une autre approche, en testant l’efficacité d’une troisième dose de leur vaccin. Ce rappel pourrait suffire à maintenir un seuil suffisant d’anticorps pour compenser une éventuelle perte d’efficacité liées aux variants.
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Quelle est la durée de protection après la vaccination ?
La réponse n’est pas encore connue avec précision. Début février, une étude parue dans la revue Science s’était penchée sur la présence des anticorps après une infection naturelle. Dans près de 90% des cas, les auteurs en avaient encore trouvé pendant six à huit mois. Mais cette question reste ouverte dans le cas de l’immunité acquise, car les débuts de la campagne vaccinale sont encore récents.
On sait simplement que le vaccin de Moderna avait produit des anticorps persistant 90 jours après la vaccination, selon les conclusions d’une étude clinique présentées début décembre. La durée de protection vaccinale est sans doute bien supérieure à trois mois, ne serait-ce que parce que le titre d’anticorps induits par le vaccin est généralement supérieur à celui induit par une infection naturelle. Il s’agit donc d’un plancher et des travaux sont en cours pour y voir plus clair. En France, comme le signale BFMTV, deux essais cliniques vont mesurer, entre autres, la durée de cette immunité acquise après l’administration des vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna.
Cette protection vaccinale, par ailleurs, ne repose pas uniquement sur la présence ou non d’anticorps à un instant « t ». La réponse immunitaire s’appuie sur les lymphocytes B, qui produisent les anticorps spécifiques au coronavirus, et sur les lymphocytes T, qui détruisent les cellules infectées. Certes, ils finiront par disparaître après l’infection, explique l’Inserm, mais des lymphocytes B et T dits « mémoires » vont tout de même persister. En cas d’exposition future, ils seront rapidement réactivés et offriront alors une réponse « spécifique, rapide, efficace ». Patience, toutefois, car sur ce point, les études sont plus complexes à mener que celles consistant à mesurer simplement les niveaux d’anticorps.
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Le vaccin bloque-t-il la transmission du virus ?
Là encore, la question n’est pas complètement tranchée. « Le vaccin protège des formes graves pulmonaires mais ça ne veut pas dire qu’il protège de la forme nasale ou de la forme oropharyngée », expliquait en janvier le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur BFMTV. Tout en étant protégées, les personnes vaccinées seraient donc susceptibles de « porter » le virus dans les voies respiratoires hautes, et donc de le transmettre. L’autre hypothèse, c’est que la charge virale (la quantité de virus) reste malgré tout suffisamment faible pour diminuer le risque de transmission, ce qui pourrait alors casser les chaînes de contamination.
La vaste campagne de vaccination israélienne semble livrer quelques enseignements. Une étude menée sur 600 000 personnes vaccinées (groupe témoin de même taille), parue fin février dans le New England Journal of Medecine, rapporte une efficacité de 92% contre la possibilité d’être infecté, et non plus simplement de développer des symptômes. En clair, le virus est absent chez la quasi-totalité des personnes vaccinées et il ne peut donc être transmis. Mais ce résultat doit être pris avec prudence en raison d’un biais. « L’étude ne peut pas garantir que nous ayons détecté toutes les infections asymptomatiques », a averti Noam Barda, l’un des auteurs. Pour cela, il faudrait que tous les participants soient régulièrement testés, ce qui n’a pas été le cas ici.
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Quel est le délai entre deux doses de vaccin ?
La première dose de vaccin offre déjà une certaine efficacité, mais la seconde est indispensable pour inscrire l’immunité acquise dans le temps. La modification du protocole d’administration peut être envisagée si le rapport bénéfice/risque est jugé favorable. Seul le vaccin Janssen (du laboratoire Johnson&Johnson) nécessite une seule injection.
A compter du 14 avril, les injections des deux doses des vaccins proposés par Pzifer-BioNtech et Moderna seront espacées de 42 jours. Comme de nombreux pays, la France a décidé d’allonger le délai de 28 jours auparavant en vigueur pour vacciner un plus grand nombre d’individus. Cet allongement était préconisé dès janvier par la Haute Autorité de santé et l’Agence nationale de sécurité du médicament (PDF).
Le vaccin AstraZeneca dispose d’une autorisation de mise sur le marché pour des injections espacées de quatre à 12 semaines. La France applique un délai de 12 semaines entre les deux doses, la HAS le jugeant plus efficace. En cas de retard pour la seconde dose, il faut tout de même conserver cette injection, indispensable pour garantir l’efficacité de la vaccination.
>> Le vaccin est-il aussi efficace quand on allonge le délai entre les deux doses ?
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Peut-on utiliser un autre vaccin pour la seconde dose ?
Aucune étude n’a encore été menée sur une approche hybride dans le cadre de l’épidémie de Covid-19. Certains pays ont tout de même recours à un « mix vaccinal ».
En France, l’utilisation d’un autre vaccin pour la seconde dose est pour l’instant réservée au cas des personnes âgées de moins de 55 ans ayant reçu une première dose du vaccin AstraZeneca. Pour en savoir plus, voir la question : > Que faire pour les personnes de moins de 55 ans ayant déjà reçu une dose du vaccin d’AstraZeneca ?
Olivier Véran a par ailleurs ouvert la porte au fait, par exemple, de « recevoir une première dose de Pfizer-BioNTech et une seconde dose de Moderna », deux vaccins « au mécanisme biologique identique », à savoir l’ARN messager.
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Comment fonctionnent les différents vaccins ?
Il existe aujourd’hui quatre grandes familles de vaccins, basés sur différentes technologies : à ARN messager (Pfizer, Moderna…), à protéine recombinante, atténués ou inactivés (vaccins chinois des laboratoires Sinovac et Sinopharm…) et à vecteur viral, comme AstraZeneca. Les trois premières familles ont le même objectif : identifier la protéine S du coronavirus pour la cibler et la neutraliser. Il s’agit en effet de la « clé » utilisée par le virus pour débloquer la serrure des récepteurs des cellules et traverser leur membrane.
Vaccins à ARNm (Pfizer-BioNTech, Moderna, CureVac…). Le code génétique de la protéine « Spike » est connu. Des fragments d’ARNm sont donc fabriqués en laboratoire puis encapsulés dans du lipide, afin de les doter de la capacité d’entrer dans les cellules. Une fois dans le cytoplasme, ces codes sont alors déchiffrés par les ribosomes, de petites usines qui traduisent cette information en protéines « Spike » isolées. Celles-ci sont ensuite libérées et font office d’antigène, puisqu’elles sont détectées par le système immunitaire qui active une réponse et la production d’anticorps spécifiques. L’organisme dispose alors d’une protection en cas d’exposition future au coronavirus. Il saura identifier et neutraliser la protéine S, ce qui privera le virus de sa clé pour infecter les cellules.

Les vaccins à ARN sont composés de brins génétiques encapsulés dans des petites particules graisseuses, afin de les protéger jusqu’au cytoplasme de la cellule. Ils portent avec eux l’information nécessaire pour que l’organisme produise lui-même la protéine S, et déclenche donc une réponse immunitaire. (PIERRE-ALBERT JOSSERAND / FRANCEINFO)
Vaccins à vecteur viral (AstraZeneca, Janssen de Johnson & Johnson, Spoutnik V…). Le principe, ici encore, est de demander aux cellules de produire elles-mêmes la protéine « Spike ». Mais cette fois-ci, le code génétique est inséré dans un cheval de Troie, à savoir un adénovirus débarrassé de ses fonctions pathogènes. Ce virus transporteur est donc modifié génétiquement (OGM), mais il conserve sa capacité d’entrer dans les cellules. Une fois dans le cytoplasme, le principe est le même qu’avec les vaccins à ARNm. L’information est déchiffrée par les ribosomes puis la protéine « Spike » isolée est libérée, ce qui déclenche la production d’anticorps et l’acquisition d’une immunité.

Les vaccins à vecteurs viraux utilisent un adénovirus désactivé équipé d’une séquence génétique très précise du coronavirus : celle qui code la synthèse de l’antigène, la protéine « Spike ».  (JESSICA KOMGUEN / FRANCEINFO)
Vaccins à protéine recombinante (Novavax…). Cette fois encore, on veut priver le virus de sa clé. Grâce au code génétique de la protéine « Spike », il est possible de la produire dans des fermenteurs (ou bioréacteurs). Mais cette molécule est peu immunogène, c’est-à-dire qu’elle est peu susceptible d’entraîner une réponse immunitaire. Il faut donc avoir recours à des adjuvants pour stimuler l’immunité innée et attirer sur le site de la piqûre les macrophages, de grosses cellules qui font office de sentinelles dans l’organisme. Ces éclaireurs de première ligne ne vont pas se contenter de dévorer les adjuvants, mais ils vont également détecter les protéines S injectées dans le vaccin et en informer le système immunitaire, ce qui permettra de produire des anticorps spécifiques (immunité adaptative) qui resteront en mémoire.
Vaccins atténués ou inactivés (vaccins chinois de Sinopharm et Sinovac…). C’est la technique classique, d’ailleurs utilisée pour le vaccin contre la grippe saisonnière. Elle consiste à injecter tout ou partie d’un virus après lui avoir fait subir un traitement le rendant inoffensif. Le virus est d’abord cultivé au sein de cellules animales, par exemple des cellules rénales de singes verts (laboratoire Sinovac). L’opération suivante consiste à le « désactiver » en lui faisant subir une forte hausse de température ou un traitement chimique. Puis il est concentré, purifié et stérilisé. Après un tel traitement, ce virus n’est plus en capacité d’infecter les cellules, mais il fait tout de même l’objet d’une réponse immunitaire.
>> « Piratage » d’un autre virus, utilisation de l’ARN… Quelles sont les différentes technologies utilisées pour les projets de vaccins contre le Covid-19 ?
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Les recherches sur les vaccins à ARNm existent-elles depuis longtemps ?
C’est une longue histoire au dénouement récent. En 1989, une société californienne est parvenue à insérer de l’ARN messager dans des nanoparticules de lipide avant de l’introduire dans des cellules, raconte le blog du Monde Réalités médicales. Et l’année suivante, des chercheurs du Wisconsin ont montré qu’un tel protocole permettait bien de guider la synthèse d’une protéine par les cellules. Il aura donc fallu plus de trente ans de travaux pour obtenir ce résultat. Cet « outsider » a surpris de nombreux observateurs, car la technologie avait déjà subi quelques revers dans des projets contre le Zika, la grippe, la rage et le cytomégalovirus, lors d’essais sur plusieurs centaines de participants. Est-ce pour cette raison que la Commission européenne a tardé avant de passer commande auprès de Pfizer et de Moderna ? Peut-être en partie.
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Comment expliquer une telle rapidité pour développer les vaccins ?
Les chercheurs ne sont pas partis de zéro dans cette aventure. Ils avaient déjà ciblé un antigène pour les coronavirus, la protéine S, en raison des épidémies passées de Sars-CoV (2003) et de Mers-CoV (2012). Les fabricants de vaccins à ARNm disposaient également de données grâce aux essais menés contre plusieurs maladies. Juste après la publication de la séquence de l’antigène, en janvier 2020, le principe actif du vaccin était déjà prêt car on sait produire des brins d’ARN en laboratoire. Rapide à mettre en œuvre, cette technologie a logiquement pris l’ascendant sur les autres.
Les fabricants ont parfois superposé plusieurs phases des essais cliniques (1, 2 et 3), afin de gagner du temps, et les différentes autorités nationales et supranationales ont commencé à étudier les données des essais sans attendre un dossier complet, dans le cadre de procédures de « révision en continu » (ou rolling review). Cette mobilisation a permis de délivrer assez rapidement des autorisations de mise sur le marché « conditionnelles », qui nécessitent encore davantage de données pour être entérinées. Enfin, d’importants investissements publics et privés ont été réalisés pour répondre à l’urgence de la situation. Les laboratoires ont pu rapidement disposer de crédits importants, ce qui a dopé leurs travaux.
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Pourquoi n’y a-t-il toujours pas de vaccin contre le sida alors que des vaccins existent déjà pour le Covid-19 ?
Le virus a été identifié en 1983, mais en effet, il n’existe toujours pas de vaccin contre le sida. Cela s’explique par les caractéristiques du VIH et le mécanisme de son action. Ou plutôt des VIH, qui peuvent être très différents génétiquement, et qui cochent toutes les difficultés possibles.
Tout d’abord, ce virus est en mutation constante et rapide, « ce qui lui permet d’échapper à tous les vaccins potentiellement développés », explique à franceinfo Serawit Bruck-Landai, directrice du pôle qualité et recherche en santé du Sidaction. L’enveloppe externe du virus est d’ailleurs capable d’évoluer même après l’infection, et ce jeu du chat et de la souris est impossible à remporter pour le système immunitaire. Ce n’est pas le cas du Sars-CoV-2, malgré l’émergence de nouveaux variants dus à des mutations bien précises sur quelques sites de la protéine S. Le rythme est bien plus lent.
Ensuite, le VIH a la capacité de s’intégrer au génome des personnes infectées. La famille des rétrovirus, en effet, a pour particularité de convertir l’ARN en ADN. Les gènes du virus sont alors intégrés au génome de la cellule infectée et ce « piratage » entraîne la production de nouvelles particules virales. Le Sars-CoV-2, lui, se comporte de manière traditionnelle, et sans parasitage génétique. Par conséquent, « on arrive à prendre des bouts du virus, à stimuler le système immunitaire pour pouvoir contrer l’infection », conclut Serawit Bruck-Landai.
Cette stratégie vaccinale « classique » ne s’applique donc pas au VIH, qui s’attaque justement aux cellules du système immunitaire. Un essai clinique de phase 1 doit toutefois être lancé en avril pour un candidat vaccin développé par l’Institut de recherche vaccinale (IVR) français. Les chercheurs tentent de faire identifier une protéine de l’enveloppe du VIH par un certain type de cellules immunitaires, dites « denditriques », afin d’amorcer une réponse. C’est la première fois qu’un vaccin vise directement ces cellules, explique l’Inserm.
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Comment sont validés et autorisés les vaccins contre le Covid-19 ?
La procédure d’autorisation de mise sur le marché (AMM) est européenne. C’est le Comité des médicaments à usage humain (CHMP), sous tutelle de l’Agence européenne des médicaments (EMA), qui a pour mission d’étudier ces demandes à partir des données transmises par les différents fabricants. Des experts de chaque Etat membre peuvent ainsi éplucher « plusieurs dizaines de milliers de pages », expliquait un expert interrogé par franceinfo. Les documents transmis par les fabricants sont confidentiels, mais ces données portent traditionnellement sur la qualité pharmaceutique, les études chez l’animal, la pharmacodynamie (ce que le médicament fait à l’organisme), la pharmacocinétique (ce que l’organisme fait à un médicament), l’efficacité et la sécurité clinique.
>> A LIRE AUSSI. Covid-19 : comment les instances européennes travaillent en temps réel pour accélérer la délivrance des autorisations
L’examen se poursuit aussi longtemps qu’il est nécessaire avant d’obtenir (ou non) les preuves nécessaires à l’autorisation du produit sur le marché. Afin de gagner du temps, les demandes relatives au Covid-19 sont examinées dans le cadre de procédures au fil de l’eau, nommées « révisions en continu » (rolling review). Cela veut dire que les données sont envoyées au fur et à mesure de l’avancée des travaux, et qu’elles sont analysées en temps réel. Le CHMP se réunit lors d’une réunion extraordinaire, puis transmet son éventuel avis favorable à l’EMA. Celle-ci formule une recommandation positive à la Commission européenne, qui consulte alors tous les Etats membres avant de délivrer rapidement une autorisation.
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Le vaccin russe Spoutnik-V va-t-il arriver en France ?
C’est en bonne voie. Les résultats de ce vaccin candidat sont excellents, puisque l’efficacité atteint 91,6% contre les formes symptomatiques, selon les résultats publiés dans la revue The Lancet et validés par des experts indépendants. Le 4 mars, l’Agence européenne des médicaments a annoncé le début d’une procédure de révision en continu (voir question précédente) pour ce vaccin candidat développé par le centre Gamaleïa de Moscou. Après cette annonce, les autorités russes se sont dites prêtes à fournir des vaccins à 50 millions d’Européens à partir de juin. Aucune date, toutefois, n’a encore été annoncée pour la fin de l’examen.
Fin novembre, une délégation française s’était rendue à Moscou, emmenée par Marie-Paule Kieny, présidente du Comité vaccin Covid-19. Et début février, avant même le début de la procédure européenne, Emmanuel Macron avait souligné sur TF1 qu’il ne s’agissait pas d’une « décision politique » mais d’une « décision scientifique, et heureusement ». Mais le ton a évolué depuis. En marge d’un Conseil européen, le président de la République avait évoqué « une guerre mondiale » sur ce terrain,  » face notamment aux attaques, aux velléités de déstabilisation russes, chinoises, d’influence par le vaccin ». Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian avait estimé qu’il s’agissait davantage « d’un moyen de propagande et de diplomatie agressive qu’un moyen de solidarité et d’aide sanitaire”.
L’Allemagne ne partage pas ces réserves et s’impatiente. Son ministre de la Santé, Jens Spahn, a annoncé, le 8 avril, vouloir discuter avec Moscou de possibles livraisons de Spoutnik V, sans attendre le feu vert de l’UE. Le lendemain, la Russie a confirmé l’ouverture de « discussions » avec des représentants du gouvernement allemand en vue de conclure « un contrat d’achat anticipé » avec Berlin.
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Quel rôle pour la France dans la course aux vaccins ?
Le groupe Sanofi développe un candidat vaccin à protéine recombinante en partenariat avec le Britannique GSK (pour la partie adjuvant). Mais il a connu un premier revers mi-décembre, avec des résultats décevants pour son essai de phase I/II. Une nouvelle version du vaccin fait l’objet d’une étude de phase II depuis le mois de février, avec l’espoir de passer à la phase 3 au deuxième trimestre et d’obtenir une mise sur le marché au dernier trimestre. Sanofi développe également un vaccin à ARNm en partenariat avec la start-up américaine Translate Bio. Une étude de phase I/II devait débuter au mois de mars.
Fin janvier, l’Institut Pasteur avait annoncé l’arrêt de son principal projet, un vaccin à vecteur viral, en raison d’une efficacité moindre qu’espéré. Il travaille toujours sur deux autres projets, un vaccin administrable par voie nasale, et un autre à ADN. Dans les deux cas, les travaux sont encore en phase préclinique.
Pour le moment, le rôle de la France est donc cantonné à la production ou au conditionnement de vaccins développés par d’autres laboratoires. Le pays ne dispose d’aucun site de fabrication de substance active de l’ARN messager de capacité industrielle.
>> Covid-19 : comment les usines françaises se joignent à l’effort européen pour produire des vaccins
L’usine Delpharm, en Eure-et-Loir, s’est lancée dans la production du vaccin de Pfizer-BioNTech et plusieurs sites français vont prochainement participer aux efforts européens. Sanofi va notamment permettre à Johnson & Johnson d’utiliser son site de Marcy-l’Etoile (Rhône) pour produire 12 millions de doses par mois. Le groupe français a également signé un accord avec Pfizer-BioNTech pour produire plus de 125 millions doses du vaccin à ARNm.
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Effets indésirables éventuels
Comment sont suivis les éventuels effets indésirables ?
Le premier étage du dispositif de pharmacovigilance repose sur un réseau de 31 centres régionaux (CRPV), répartis sur l’ensemble du territoire. Ils servent de centres experts et de recours pour les professionnels de santé et les patients qui s’interrogent sur un effet indésirable potentiel (et peuvent rédiger des signalements sur cette plateforme). « Parfois, il y a un lien évident, par exemple de réactogénicité (fièvre, courbatures…). Mais pour d’autres cas, ça peut être plus compliqué », explique à franceinfo Antoine Pariente. Dans ces situations, les centres de pharmacovigilance ont pour rôle de compléter « un dossier médical complet avec les antécédents du patient et les enquêtes complémentaires » pour trouver les autres causes.
>> Covid-19 : on vous explique comment les vaccins vont être scrutés après leur mise sur le marché en France
Les dossiers sont ensuite saisis dans la base nationale de pharmacovigilance, elle-même reversée dans les bases internationales, avec une validation informatique par l’ANSM. Dans le cadre du suivi renforcé des vaccins, ces informations sont transmises tous les jours aux deux centres de pharmacovigilance (Bordeaux et Marseille) qui sont en charge de faire la synthèse des données, de conduire des analyses fines et de regrouper les déclarations par catégories (éventuels troubles neurologiques, cardiaques…). Chaque jeudi, une synthèse est présentée lors d’un comité de suivi. Cette surveillance va se poursuivre au minimum durant toute la durée de la campagne vaccinale.
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Pourquoi contrôler un vaccin qui a déjà été validé ?
Pour développer un médicament ou un vaccin, il faut d’abord mener des essais précliniques (in vitro et sur l’animal), puis des essais cliniques (sur l’homme) divisés en trois phases. La première est menée sur quelques dizaines de participants, afin notamment de vérifier la toxicité du produit. La seconde fournit des données d’efficacité, avec plusieurs centaines de personnes. La dernière phase permet d’avoir une vue d’ensemble, avec plusieurs milliers de participants, voire plusieurs dizaines de milliers dans le cas des vaccins contre le Covid-19 (30 000 pour Moderna, 40 000 pour AstraZeneca, 44 000 pour Pfizer, voire 90 000 pour deux essais de Johnson & Johnson). Si les données d’efficacité et de sécurité sont concluantes, une autorisation de mise sur le marché peut alors être accordée.
Mais ce n’est pas terminé pour autant. En effet, et même avec plusieurs dizaines de milliers de participants dans les essais cliniques, il est toujours possible que des complications très rares soient passées à travers les mailles du filet. Par ailleurs, il convient de contrôler l’évolution de la situation en « vie réelle », afin de surveiller d’éventuelles alertes. C’est la mission de la pharmacovigilance, parfois nommée phase 4, qui doit identifier d’éventuels effets indésirables rares et des complications tardives. Il existe tout un réseau permettant de remonter des signalements, grâce aux centres régionaux de pharmacovigilance, qui travaillent en collaboration avec l’ANSM. Cette phase 4 n’est jamais réellement terminée. Elle se déroule aussi longtemps que le vaccin est utilisé.
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Le vaccin d’AstraZeneca est-il moins bien toléré que les autres ?
Le vaccin d’AstraZeneca est proportionnellement celui pour lequel il y a le plus de signalements après une injection. « Tous les vaccins donnent des syndromes pseudo-grippaux, mais ce vaccin AstraZeneca donne des syndromes pseudo-grippaux plus marqués que les vaccins Moderna ou Pfizer », fait valoir Jean-Louis Montastruc, directeur du centre régional de pharmacovigilance de Toulouse (CRPV). « Ces syndromes pseudo-grippaux sont aussi plus marqués chez les plus jeunes que chez les plus vieux, les plus de 65 ans », note le pharmacologue, qui avance une explication : « Les jeunes sont plus immunocompétents. Leur système immunitaire est plus actif, donc il réagit plus. »
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Qu’en est-il des cas de thromboses signalés après injection du vaccin d’AstraZeneca ?
Une alerte a d’abord été formulée le 16 mars par l’institut Paul-Ehrlich de Langen (Allemagne), après le signalement de sept cas de thromboses veineuses cérébrales (TVC), observés entre quatre et seize jours après une injection du vaccin d’AstraZeneca. Par la suite, plusieurs dizaines de signalements similaires sont venus grossir les bases de phamarcovigilance. Le 7 avril, le comité d’évaluation des risques en pharmacovigilance (Prac) de l’EMA a finalement estimé que ces caillots sanguins associés à des plaquettes sanguines basses devaient apparaître comme un effet secondaire « très rare » du vaccin d’AstraZeneca.
Au 4 avril, 169 signalements de thromboses veineuses cérébrales et 53 signalements de thromboses veineuses splanchniques (dans l’appareil digestif) avaient été déposés sur la base EudraVigilance, sur 34 millions de vaccinations dans l’Espace économique européen et au Royaume-Uni (18 décès au 22 mars). La plupart de ces signalements concernent des femmes de moins de soixante ans, dans les deux semaines qui ont suivi l’injection. Mais l’EMA n’a pas identifié de facteur de risque spécifique comme l’âge, le sexe ou des antécédents médicaux.
« Une explication plausible de ces effets secondaires rares est une réponse immunitaire au vaccin », a ajouté Emer Cooke, directrice exécutive de l’EMA, mais les enquêtes se poursuivent pour comprendre ce qui s’est passé dans ces très rares cas. L’EMA estime que le bénéfice offert par le vaccin d’AstraZeneca reste bien supérieur aux risques.
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Qu’en est-il des caillots sanguins signalés après injection du vaccin Janssen (Johnson&Johnson) ?
Le vaccin Janssen, du laboratoire Johnson & Johnson, disponible depuis le 12 avril en France, a fait l’objet de rares signalements aux Etats-Unis, où il est autorisé depuis fin février. Des « événements thrombo-emboliques graves, parfois associés à une thrombopénie (bas niveaux de plaquettes dans le sang) » survenus chez quelques individus ayant reçu une injection du vaccin Janssen ont été signalés aux autorités américaines.
L’Agence américaine des médicaments (FDA) a recommandé, mardi 13 avril, « une pause » dans l’utilisation du vaccin. Outre-Atlantique, six cas sévères de caillots sanguins ont été rapportés, sur près de 7 millions de personnes vaccinées. Ces cas concernent six femmes âgées de 18 à 48 ans, précise le New York Times (en anglais). L’une est morte et une autre a été hospitalisée dans un état critique. 
Cette demande a poussé le laboratoire Johnson & Johnson à annoncer dans la foulée qu’il allait retarder le « déploiement » de son vaccin en Europe, le temps que des vérifications soient réalisées. Dès vendredi 9 avril, l’Agence européenne des médicaments (EMA) avait également annoncé enquêter sur ces cas.
Le vaccin à ARN messager modifie-t-il mon ADN ?
Non, les vaccins à ARN messager ne peuvent pas modifier le génome humain. Grâce à leur capsule graisseuse (couronne brune), ces brins (en bleu) entrent dans le cytoplasme (en jaune) des cellules et leur code est déchiffré par les ribosomes (en orange et violet), permettant la synthèse de l’antigène (protéine S). Mais le « matériel génétique de la personne vaccinée, qui se trouve dans le noyau de la cellule, ne va pas interagir avec l’ARN du vaccin », explique à franceinfo Etienne Simon-Lorière, responsable de l’unité de génomique évolutive des virus à ARN à l’Institut Pasteur. Ces brins sont ensuite dégradés, toujours dans le cytoplasme de la cellule. Ils y côtoient d’ailleurs de nombreux autres ARN d’origine étrangère à l’organisme.

Les brins ARN sont encapsulés dans des nano-particules grasses, afin d’être en mesure de passer la membrane cellulaire. Leur information est ensuite lue par les ribosomes, déclenchant la production de l’antigène (protéine S). Ce processus se déroule à l’extérieur du noyau où se trouvent les chromosomes, et donc l’ADN. (ITZIAR GOMEZ-AGUADO ET ALII / REVUE « NANOMATERIALS »)
Cet ARN messager est un peu comme la photocopie d’une page de livre (ADN), dont il est tout à fait incapable de réécrire les chapitres. En réalité, seuls les rétrovirus, comme le VIH, ont la capacité d’opérer une « rétro-transcription » de l’ARN à l’ADN, afin d’intégrer le noyau des cellules-hôtes. Les séquences ARN utilisées dans les vaccins de Pfizer et de Moderna ne contiennent pas l’enzyme (transcriptase inverse) permettant de rebrousser le chemin vers l’ADN, ni celle (intégrase) permettant d’intégrer le génome – le coronavirus « sauvage » entier non plus.
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Est-ce que le vaccin entraîne une infertilité chez les femmes ?
Non. Les anticorps induits par la vaccination ne peuvent pas être dirigés contre des protéines humaines, et donc contre la syncytine, nécessaire à la fabrication du placenta. Mi-novembre, 12 grossesses avaient été recensées dans le groupe vaccin de l’essai clinique de phase 3 de Pfizer (11 dans le groupe placebo). Des études complémentaires doivent être menées.
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Les vaccins de Pfizer et de Moderna intègrent-ils des adjuvants ?
Le principe actif des vaccins de Pfizer et de Moderna est l’ARN. En raison de ce mode d’action, il n’y a pas besoin d’un produit pour amorcer et stimuler la réponse immunitaire
Les différents composés nécessaires au vaccin de Moderna sont disponibles sur le site (PDF, en anglais) de l’Agence européenne des médicaments. On retrouve tout d’abord les quatre composants des petites particules grasses qui encapsulent l’ARN, lui permettant d’entrer dans les cellules (lipide SM-102, cholestérol, lipide DSPC et lipide PEG2000 DMG). Figurent également dans la liste des sels et une solution tampon, qui permet de maintenir le PH (trométamol et hydrochloride de trométamol, acide acétique et acétate de sodium trihydratée). On trouve également du saccharose, pour la viscosité, et de l’eau stérile.
La liste des composants du vaccin de Pfizer et BioNTech est disponible à cette adresse (PDF, en anglais), avec là encore des composants pour les nanoparticules (lipide ALC-0315, lipide ALC-0159, lipide DSPC et cholestérol), des sels et une solution tampon (chlorure de potassium, phosphate de monopotassium, chlorure de sodium et phosphate disodique déshydraté), du saccharose et de l’eau stérile.
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Les vaccins sont-ils des remèdes de type thérapie génique ?
Non, ils ne relèvent en aucun cas des thérapies géniques. Cette expression désigne des techniques prometteuses permettant de réparer le gène d’un patient. Le pôle de recherche financé par le Téléthon, par exemple, a récemment obtenu le feu vert pour un essai clinique sur la myopathie de Duchenne, une maladie dégénérative des muscles. Le principe est d’acheminer la séquence ADN du gène en question dans le noyau des cellules, grâce à un vecteur viral adapté en conséquence. Comme évoqué plus haut, l’ARN des vaccins de Pfizer et de Moderna a pour principe de guider la production d’une protéine S au niveau des ribosomes, dans le cytoplasme. Il n’entre pas dans le noyau, ne côtoie pas les chromosomes et ne peut pas interagir avec eux.
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Publics concernés
Qui peut se faire vacciner ?
Pour savoir si vous êtes éligible à la vaccination, vous pouvez réaliser une simulation à cette adresse, sur le site du gouvernement. Par ailleurs, la liste complète des publics concernés est disponible sur le site du ministère de la Santé. Vous pouvez également utiliser le module interactif suivant (utilisez la souris pour vous diriger).

Quelque 97% des résidents d’Ehpad et pensionnaires d’unités de soin à longue durée (USLD), premières cibles de la campagne vaccinale, ont reçu au moins une dose de vaccin au 11 avril, et 75% d’entre eux deux doses. Ces taux s’élevaient à la même date à 64% et 36% pour les personnes âgées de plus de 75 ans.
Depuis le lundi 12 avril, toutes les personnes de plus de 55 ans, même sans comorbidité, peuvent se faire vacciner.
Cela concerne également les personnes vulnérables à très haut risque de forme grave de plus de 18 ans. Cette catégorie concerne les patients sous chimiothérapie, ceux atteints de maladies rénales chroniques sévères, les transplantés d’organes, les personnes atteintes de trisomie 21 ou de certaines maladies rares, les patients atteints d’au moins deux insuffisances d’organes. La liste complète est disponible à cette adresse. Au total, cette catégorie concerne 800 000 personnes.
Les patients âgés de 50 à 54 ans avec une ou plusieurs comorbidités peuvent également prétendre à la vaccination. La liste de ces pathologies a été actualisée le 2 mars. Le spectre est large, avec notamment des pathologies cardio-vasculaires, des diabètes 1 et 2, des pathologies respiratoires chroniques, une insuffisance rénale chronique, une obésité avec un OMC supérieur ou égal à 30, un cancer ou une hémopathie, une maladie hépatique chronique, une immunodépression, une pathologie neurologique, des troubles psychiatriques… Il convient de se référer à la liste complète sur le site du ministère.
Depuis le 3 avril, la vaccination a également été élargie aux femmes enceintes à partir du deuxième trimestre, a fait savoir la DGS dans une note (PDF). Peuvent également se faire vacciner les personnes en situation de handicap, quel que soit leur âge, quand elles sont hébergées en maisons d’accueil spécialisées (MAS) ou en foyers d’accueil médicalisés (FAM).
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Quels sont les professionnels qui peuvent se faire vacciner ?
Les professionnels de santé peuvent se faire vacciner, quel que soit leur âge. La très longue liste des publics concernés est disponible sur le site du ministère de la Santé : professions médicales, de la pharmacie, auxiliaires médicaux, aides-soignants, infirmiers auxiliaires de puériculture, ambulanciers, biologistes médicaux…
Les professionnels du secteur médico-social sont également concernés, là non plus sans critère d’âge : professionnels des résidences services, professionnels de l’aide à domicile, salariés intervenant auprès de personnes âgées et handicapées vulnérables, personnels composant les équipages des véhicules des entreprises du transport sanitaire…
Sont également éligibles les sapeurs-pompiers (professionnels et volontaires), les étudiants et élèves de santé en contact avec les patients, les professions à « usage de titre » (ostéopathes, chiropracteurs, psychothérapeutes, psychologues), les secrétaires médicaux en cabinet de ville, les assistants médicaux…
La liste exhaustive de ces professions est disponible sur le site du ministère de la Santé. Elle devrait être complétée, courant avril selon la promesse de l’exécutif, par des professions liées aux secteurs dits essentiels, à savoir les domaines de la sécurité, de l’éducation et de l’alimentaire.

Version du 13 mars 2021 (MINISTERE DE LA SANTE)
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Et les autres ?
A partir de la mi-mai, la limite d’âge pour accéder à la vaccination devrait s’abaisser à 50 ans, selon les annonces d’Emmanuel Macron.  Et « à partir de la mi-juin », la prise de rendez-vous s’ouvrira à « l’ensemble des Français de moins de 50 ans ».
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A qui le vaccin d’AstraZeneca est-il réservé ?
La HAS a restreint l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca aux plus de 55 ans, le 19 mars, après une communication de l’EMA, la veille, portant sur un possible sur-risque de thromboses. La quasi-totalité des signalements concernait alors des personnes de moins de 55 ans, raison pour laquelle la HAS a adopté ce seuil.
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Que faire pour les personnes de moins de 55 ans ayant déjà reçu une dose du vaccin d’AstraZeneca ?
Le vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 étant désormais réservé aux plus de 55 ans, « il n’était pas envisageable de faire une deuxième dose du vaccin » chez les personnes de moins de 55 ans, explique sur franceinfo Jean-Daniel Lelièvre, expert à la Haute Autorité de santé (HAS). Celle-ci recommande que les personnes concernées reçoivent un vaccin à ARNm en seconde injection, douze semaines après l’injection initiale. Cela concerne plus de 500 000 personnes, en grande partie des soignants, désignés public prioritaire dès le mois de février pour la vaccination contre le Covid-19.
Le recours à deux vaccins différents a déjà été adopté « avec d’autres stratégies vaccinales », estime l’expert, et « on sait que ça marche très bien. Cela donne des réponses immunitaires qui sont plus importantes que lorsqu’on utilise deux fois le même vaccin ». Aucune étude, toutefois, n’a encore été publiée dans le cas du Covid-19, hormis une prépublication (en anglais) d’une étude menée sur des animaux. L’université d’Oxford a lancé une étude de treize mois sur la question. Le 1er avril, l’Allemagne avait également choisi (en allemand) d’utiliser un vaccin à ARNm pour la seconde dose des moins de 60 ans ayant bénéficié du vaccin d’AstraZeneca, après suspension de cette catégorie d’âge.
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Pourquoi les personnes âgées sont-elles vaccinées en premier ?
Avec des doses en nombre limité, le gouvernement a d’abord souhaité désengorger les hôpitaux. Il a donc mis l’accent sur les publics les plus vulnérables au virus et les plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie. « Cette stratégie est celle qui permet la plus grande réduction des formes sévères et des décès », faisait valoir la Haute Autorité de santé (HAS) fin décembre, un mois après avoir recommandé de cibler en priorité les résidents des Ehpad et autres hébergements collectifs. Ces derniers représentent en effet les premières victimes de la maladie depuis le début de l’épidémie.
Plusieurs observateurs, toutefois, ont fait remarquer que les données cliniques étaient encore incomplètes, voire inexistantes, pour les catégories d’âge les plus hautes. En réalité, des personnes âgées ont bien pris part aux essais cliniques menés par les fabricants – 4,3% des participants à l’essai de Moderna étaient âgés de plus de 75 ans. Malgré tout, la HAS recommande de mener « des études complémentaires » dans la sous-catégorie des plus de 75 ans, afin de « confirmer les résultats rassurants de sécurité et d’efficacité du vaccin chez les plus âgés ». La campagne a pu débuter car la balance bénéfice-risque est jugée positive.
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Quel est le sur-risque en fonction de l’âge et de la pathologie ?
Le groupe Epi-Phare a publié une nouvelle étude afin de déterminer les facteurs de risques médicaux d’hospitalisation et de décès à l’hôpital pour Covid-19. Bien entendu, ces risques augmentent de manière exponentielle avec l’âge. « Par rapport aux 40-44 ans, le risque d’hospitalisation est doublé chez les 60-64 ans (décès multipliés par 12), triplé chez les 70-74 ans (décès multipliés par 30), multiplié par 6 chez les 80-84 ans (décès multipliés par 100) et par 12 chez les 90 ans et plus (décès multipliés par presque 300) ». Les hommes ont 1,4 fois plus de risques d’être hospitalisés que les femmes et 2,1 fois plus de risques de décéder du Covid-19.
Sept pathologies augmentent nettement les risques d’hospitalisation et de décès : la trisomie 21 (risque d’hospitalisation multiplié par 7, risque de décès par 23), le retard mental (par 4 et par 7), la mucoviscidose (par 4 et par 6), l’insuffisance rénale chronique terminale sous dialyse (par 4 et par 5), le cancer actif du poumon (par 3 et par 4), les patients ayant bénéficié d’une transplantation rénale (par 5 et par 7) et d’une transplantation du poumon (par 3 et par 6).
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Faut-il se faire vacciner si on a déjà eu le Covid-19 ?
Oui, avec une petite spécificité dans ce cas précis. La Haute Autorité de santé (HAS) recommande désormais l’administration d’une dose unique pour les personnes déjà infectées par le virus responsable du Covid-19. Et ceci, « car elles ont déjà élaboré à l’occasion de l’infection une mémoire immunitaire », explique un communiqué. « La dose unique de vaccin jouera ainsi un rôle de rappel. » La HAS recommande de réaliser cette « vaccination au-delà d’un délai de 3 mois après l’infection, de préférence avec un délai proche de 6 mois ». Les personnes présentant une immunodépression avérée devront conserver un schéma vaccinal à deux doses.
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Faut-il passer un test avant de se faire vacciner ?
Cela ne semble pas utile, sauf si vous avez été en contact avec une personne malade. Si vous avez eu le Covid-19, il suffit, comme expliqué plus haut, d’attendre trois mois après le début des symptômes, voire de prendre conseil auprès de votre médecin. Par ailleurs, la HAS ne recommande pas la réalisation d’une sérologie pour appuyer la décision de vaccination, car celle-ci « ne permet pas d’attester d’une immunité face au virus ». Il est encore difficile, à l’heure actuelle, de définir « le marqueur immunologique de protection contre le Sars-Cov-2 », détaille la Haute Autorité de santé.
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Je reçois un autre vaccin, pourrai-je me faire vacciner contre le Covid-19 ?
Oui, mais la Haute Autorité de santé préconise (PDF) tout de même un intervalle minimum de 14 jours entre un vaccin contre le Covid-19 et un autre vaccin, en l’absence de données sur une administration concomitante. Il est également conseillé « de ne pas faire un autre vaccin dans l’intervalle entre les deux doses de l’un ou l’autre des vaccins », précise l’HAS. Enfin, si le vaccin contre le Covid-19 est administré par inadvertance dans les 14 jours suivant l’administration d’un autre vaccin, il n’est pas nécessaire de refaire une dose supplémentaire pour l’un ou l’autre de ces vaccins. (mis à jour le 16 janvier)
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Les personnes diabétiques sont-elles concernées ?
Le diabète fait partie des comorbidités qui ouvrent le droit à la vaccination dès l’âge de 50 ans. Les personnes diabétiques âgées de moins de 50 ans doivent encore attendre leur tour, sauf si elles ont une autre pathologie, car la maladie ne fait pas partie de la liste restreinte des pathologies jugées à très haut risque de forme grave du Covid-19.
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Le vaccin contre le Covid-19 est injecté en intramusculaire. Comment font les personnes sous anticoagulants ?
La vaccination n’est pas contre-indiquée chez les patients sous anticoagulants, à condition de prendre les précautions nécessaires. La Haute Autorité de santé en détaille quelques-unes : injection dans le muscle deltoïde, aiguille de petit calibre, pression ferme sur le point d’injection sans massage ni frottement (pendant deux minutes au moins…). Par ailleurs, le patient doit être informé du risque d’hématome avant de bénéficier du vaccin.
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Pour les personnes séropositives, est-il important de se faire vacciner ?
Les personnes qui vivent avec le virus du VIH n’ont pas été exclues des études mais les données de ce groupe n’ont pas été incluses dans l’analyse de l’efficacité du vaccin de Moderna, par exemple. La Haute Autorité de santé recommande tout de même de leur proposer la vaccination, « quel que soit le nombre de CD4 » (une protéine de surface dont le nombre détermine l’état immunitaire du patient). En Allemagne, les personnes qui vivent avec le virus du VIH sont intégrées dans le troisième groupe des personnes prioritaires. Au Royaume-Uni, elles figurent dans le sixième des neuf groupes prioritaires. En France, cette population ne fait pas l’objet d’une mesure de priorité.
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J’ai des maladies auto-immunes. Le vaccin est-il conseillé ?
Les personnes ayant un traitement immunosuppresseur et les personnes immunodéprimées (hors VIH) ont été exclues des études cliniques, rappelle la HAS (PDF). Mais la vaccination est tout de même recommandée dans ces situations, car ces populations font partie des personnes à risque de forme grave. Il convient d’en parler avec son médecin.
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Les enfants peuvent-ils se faire vacciner ?
Ce n’est pas d’actualité. « Nous avons raisonné par ordre de priorité, et clairement les catégories jeunes ne font pas partie des plus à risque », expliquait début décembre au Parisien Daniel Floret, vice-président de la commission technique des vaccinations de la HAS. Mais surtout, les fabricants doivent d’abord obtenir une autorisation de mise sur le marché pour cette catégorie d’âge, qui n’a pas participé aux essais cliniques menés jusqu’ici. Pour le moment, Moderna ne dispose d’une AMM que pour les personnes âgées d’au moins 18 ans et Pfizer pour les personnes âgées d’au moins 16 ans.
Les fabricants élargissent progressivement leurs essais cliniques aux populations mineures : Moderna a annoncé tester son vaccin sur des milliers d’enfants, notamment aux Etats-Unis et au Canada.
Pfizer/BioNtech ont quant à eux déjà dévoilé, le 31 mars, les résultats d’un essai clinique de phase 3 (en anglais) conduit sur 2 260 adolescents aux Etats-Unis. L’étude démontre une efficacité du vaccin à 100% sur les formes symptomatiques du Covid-19. Les deux laboratoires poursuivent des essais de phase 1/2/3 sur des enfants plus jeunes, âgés de 6 mois à 11 ans.
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Les femmes enceintes ou qui allaitent peuvent-elles se faire vacciner ?
Depuis début avril, les femmes enceintes font partie des cibles prioritaires de la campagne de vaccination, et ce à partir de leur deuxième trimestre de grossesse, qu’elles aient des comorbidités ou non. La Direction générale de la santé a acté ce changement dans une note urgente transmise le 3 avril (PDF). Elle précise que les femmes enceintes de quatre mois ou plus peuvent se faire vacciner dans un centre de vaccination avec les deux vaccins à ARNm autorisés (Pfizer/BioNTech ou Moderna).
Cette priorisation était recommandée depuis fin mars par le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale et demandée depuis plusieurs mois par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) étant donné que les femmes enceintes présentent plus de risques de développer des formes graves de la maladie.
Le Centre de référence sur les agents tératogènes, spécialisé dans les risques des médicaments et vaccins pendant la grossesse, précise sur son site que « les vaccins à ARNm et à vecteur viral contre la Covid 19 étant dépourvus de pouvoir infectant, il n’y a pas lieu de craindre une infection embryo-fœtale par le SARS-Cov 2 lors d’une vaccination en cours de grossesse ». « A ce jour, aucun effet maternel ou fœtal particulier n’est rapporté », soulignait le centre début mars. 
Des études pré-publiées montrent quant à elles l’existence d’une transmission de la protection vaccinale de la mère à l’enfant. Des anticorps neutralisants ont été retrouvés dans le lait maternel de plusieurs femmes américaines ou israéliennes vaccinées.
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Organisation de la campagne vaccinale
Comment les doses sont-elles réparties en Europe ?
Tous les Etats membres doivent avoir « accès en même temps aux vaccins contre la Covid-19 », précise la Commission européenne. La distribution est assurée « au prorata de la population afin de garantir un accès équitable » dans l’espace européen, qui compte 448 millions d’habitants. La France a droit à 15% des doses livrées (67 millions d’habitants), quand l’Allemagne en reçoit 18,6% et l’Espagne 10,5%. Les commandes sont donc réalisées au niveau européen. Les Etats membres, d’ailleurs, se sont engagés « à ne pas mener de négociations parallèles avec les fabricants de vaccins avec lesquels des discussions sont en cours au niveau de l’UE », rappelle la Commission.
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Combien de doses ont été commandées par l’Europe ?
Voici le résumé des commandes et les dates des accords, mais les livraisons vont s’étaler dans le temps.
• Pfizer-BioNTech (604 millions dont option) : 200 millions de doses (11 novembre 2020), option levée sur 100 millions de doses (15 décembre), 200 millions de doses et option de 100 millions (8 janvier 2021), 4 millions de doses (10 mars).
• Moderna (460 millions de doses dont option) : 80 millions de doses (25 novembre), option levée sur 80 millions (15 décembre), 150 millions et option de 150 millions pour 2022 (17 février 2021).
• AstraZeneca (400 millions de doses dont option) : 300 millions de doses et option de 100 millions.
• Johnson & Johnson (400 millions de doses dont option) : 200 millions de doses et option de 200 millions (7 octobre 2020).
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• Sanofi-GSK (300 millions de doses) : (18 septembre).
• CureVac (305 millions dont option) : 225 millions et option de 180 millions (19 novembre).
La Commission européenne a en outre récemment annoncé son intention d’acheter pour 1,8 milliard de doses de vaccin de « deuxième génération » pour s’adapter aux futures mutations.
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Combien de doses la France a-t-elle reçues ?
Entre décembre 2020 et début avril 2021, la France a reçu un peu plus de 17 millions de doses de vaccins. Les livraisons devraient s’accélérer au cours du mois d’avril, avec près de 28 millions de doses attendues, mais des retards de livraison pourraient être enregistrés. La suspension du déploiement en Europe du vaccin Janssen, de Johnson & Johnson, annoncée par le laboratoire mardi 13 avril, menace la livraison de 400 000 doses. Les premières 200 000 doses de ce vaccin ont été livrées avec une semaine d’avance, s’est réjoui le 10 avril le ministre de la Santé Olivier Véran, dans les colonnes du JDD. Les données relatives aux livraisons sont disponibles sur le site du ministère de la Santé. 
Selon les prévisions, et à condition que le vaccin allemand de CureVac obtienne prochainement le feu vert, la France devrait théoriquement disposer de suffisamment de doses, fin juin, pour proposer la vaccination à tous les adultes volontaires. Il s’agit du scénario idéal, mais la route est encore longue. La décision, le 13 avril, du groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson « de retarder le déploiement » de son vaccin unidose contre le Covid-19 en Europe pourrait chambouler ce calendrier.
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Peut-on choisir le vaccin qui nous sera administré ?
Négatif. « Aujourd’hui, nous avons deux vaccins validés, deux vaccins à ARN messager avec la même efficacité [et] les mêmes indications », avait déclaré le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur BMFTV, le 7 janvier, avant l’autorisation du vaccin d’AstraZeneca. « Il n’y a pas lieu de poser la question du choix », avait-il ajouté. « Si les indications sont les mêmes que pour les deux premiers, vous serez vaccinés par l’un ou par l’autre. On ne va pas commencer avec : ‘Moi je préfère un vaccin à virus atténué, moi un vaccin à ARN…’ On ne s’en sortirait pas. »
Dans la pratique, tout dépend de votre situation et de votre profil. Les vaccins à ARNm alimentent les centres de vaccination, les Ehpad et les USLD, avec quelques variations dans les modalités de distribution. Le vaccin d’AstraZeneca, par défaut, est utilisé dans les cabinets médicaux et les officines.
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Peut-on se faire vacciner dans un département voisin du nôtre ?
« Il n’y a aucune obligation à se faire vacciner dans le département dans lequel on réside », écrit le ministère de la Santé sur son site. Les plateformes de réservation (Doctolib, Keldoc et Maiia) permettent d’ailleurs à tout un chacun de s’inscrire dans un centre, même loin de son lieu de résidence (et à condition bien sûr d’être éligible à la vaccination). Mais cela biaise quelque peu la campagne de vaccination, puisque les doses sont réparties en proportion avec le bassin de personnes prioritaires dans le secteur concerné. Mi-février, les approvisionnements départementaux étaient par exemple adaptés au nombre de personnes de plus de 75 ans et au nombre de professionnels de santé de plus de 50 ans.
Cette question a notamment été soulevée par des professionnels de Seine-Saint-Denis, qui observaient une sur-représentation de patients venus de Paris ou d’autres départements franciliens, en défaveur des habitants parfois moins à l’aise avec les outils numériques. Certains dispositifs peuvent permettre de gommer ce biais, comme la prise de rendez-vous téléphonique en mairie, le déploiement d’équipes mobiles ou des listes de publics très ciblés établies par les Cnam et les ARS.
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Quel est le rôle des pharmacies dans la campagne vaccinale ?
C’était une demande forte des pharmaciens d’officine. Ils ont été entendus et sont entrés dans la danse avec l’arrivée du vaccin d’AstraZeneca, qui ne nécessite pas de congélation pour le stockage. A la faveur d’un décret paru au Journal officiel, le 5 mars, ces professionnels peuvent désormais prescrire et injecter le vaccin contre le Covid-19. Une semaine plus tard, seules les officines « se situant dans les départements sous surveillance » disposaient dans un premier temps de doses – 67 000 au total selon le ministère de la Santé.
Les autres pharmacies ont dû attendre la semaine suivante et l’arrivée des 36 100 flacons qu’elles ont d’ores et déjà commandés. Au total, plus de 18 400 officines, sur les quelque 21 000 que compte le pays, devaient participer à la couverture vaccinale. Les pharmaciens et les sages-femmes doivent au préalable avoir été formés à la vaccination. Ils ne peuvent vacciner les femmes enceintes, les personnes présentant un trouble de l’hémostase et les personnes ayant des antécédents de réaction anaphylactique.
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A quoi sert le collectif de citoyens appelés à se prononcer sur la vaccination ?
Au total, 35 personnes (dont 5 suppléants) ont été tirées au sort pour travailler sur plusieurs thématiques liées à la campagne de vaccination (craintes éventuelles, questions éthiques…). Ils sont encadrés par une commission temporaire de 31 conseillers du Conseil économique, social et environnemental (Cese). La première réunion de travail du collectif s’est déroulée le 16 janvier, et les réflexions portent notamment sur les cibles de la campagne vaccinale. A partir d’avril, ils plancheront sur l’accompagnement de la campagne, puis sur le suivi et le bilan à partir du mois de juillet.
Ce collectif citoyen n’est pas décisionnaire. Il n’a pas vocation à définir la stratégie vaccinale, mais plutôt à proposer des mesures d’accompagnement afin de favoriser « de manière objective l’acceptabilité du vaccin », avait précisé Matignon au Monde. « Recommandation ne veut pas dire décision, le pouvoir politique garde toute sa liberté », résumait encore à la mi-février Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale.
En marge de ce collectif, une plateforme numérique de consultation également été créée pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de s’exprimer. Hébergée par le Cese, elle est disponible à cette adresse.
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Vie sociale et déplacements
Faudra-t-il un « passeport vaccinal » pour voyager ?
C’est en effet dans l’air du temps, mais avec d’autres critères que le seul vaccin. La Commission européenne, qui planche sur le sujet, envisage trois éléments possibles pour ce futur document : la vaccination, un test PCR récent ou une infection antérieure au Covid-19 (et donc la présence d’anticorps). L’objectif est de permettre progressivement aux Européens « de se déplacer en toute sécurité dans l’Union européenne ou à l’étranger pour le travail ou le tourisme », a fait savoir la présidente Ursula von der Leyen. « Par exemple, si vous êtes vacciné, vous n’aurez pas à faire les tests PCR », a précisé la commissaire aux affaires européennes, Ylva Johansson.
Seuls les vaccins contre le Covid-19 approuvés en Europe (Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson) seront pris en compte et le certificat pourrait être disponible sur le téléphone du voyageur. Des initiatives nationales, assez limitées pour le moment, ont précédé ce projet européen. Ainsi, la Suède et le Danemark ont déjà annoncé la mise en place de certificats électroniques destinés aux voyages à l’étranger. Et en Estonie, les passagers sont exemptés de quarantaine à l’arrivée s’ils peuvent montrer une attestation de vaccination.
>> Covid-19 : passeport vaccinal, « pass sanitaire », « certificat vert »… L’article à lire pour comprendre le débat qui agite la France et l’Europe
La Commission européenne ne parle pas de « passeport » et préfère évoquer un « certificat vert numérique » (« digital green certificate »). « Il faut différencier le passeport, qui a un sens juridique précis et qui certifie l’identité de la personne et sa nationalité, d’une autre notion qui renvoie plutôt au carnet de vaccinations », résume à franceinfo le juriste Yoann Nabat, spécialiste des libertés numériques.
Mais quel que soit le terme employé, ce projet suscite déjà des oppositions. « La vaccination ne devrait pas être une condition préalable pour avoir accès au transport international », avertit le Conseil de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) dans une recommandation, alignant sa position sur celle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Certains certificats vaccinaux sont déjà obligatoires pour se rendre dans certains pays, mais l’ampleur d’un tel dispositif serait cette fois inédit.
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Faudra-t-il un « pass sanitaire » pour aller au restaurant ?
L’idée est en effet évoquée. « On va demander à ce que les gens s’enregistrent pour faciliter le système d’alerte des cas contacts, sans doute pourra-t-on intégrer les éléments de test négatif récent, expliquait Emmanuel Macron fin février. On pourra regarder aussi si vous avez été vacciné. » Ce « pass sanitaire » pourrait être exigé en France pour accéder aux bars, restaurants, salles de sport ou encore cinémas au moment de leur réouverture. Mais là encore, ce document ne serait pas lié exclusivement à la vaccination. « Si on arrive à rouvrir certains lieux, a précisé Emmanuel Macron, nous ne saurions conditionner leur accès à une vaccination, alors même que nous ne l’aurions même pas ouverte aux plus jeunes. »
« La vaccination ne peut pas être le sésame unique de réouverture des activités sinon on crée une société à deux vitesses, très injuste », a également déclaré sur franceinfo le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Clément Beaune. Ce dernier a évoqué la possibilité de mettre en place une application permettant de montrer une vaccination, un test PCR récent ou un « test antigénique négatif fiable » (sérologie). L’application offrirait les mêmes caractéristiques que le « certificat vert numérique » sur lequel travaille Bruxelles. Elle pourrait donc remplir la fonction du document, conforme aux standards européens.
En France, près de 7 personnes sur 10 ayant participé à une vaste consultation lancée par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) ont répondu qu’elles étaient « très défavorables » à cette proposition. Elles redoutent notamment une « atteinte aux libertés privées ».
A l’étranger, Israël, l’un des pays les plus vaccinés au monde, a commencé à tester ce type de pass, qui permet aux personnes ayant reçu leurs deux injections de reprendre leurs activités de loisirs d’avant l’épidémie.
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Une personne vaccinée devra-t-elle conserver le masque ?
Oui. Par précaution, une personne vaccinée devra continuer à porter le masque et à respecter les gestes barrières. Il reste encore des inconnues sur la transmissibilité du virus après vaccination. Les chercheurs, par exemple, tentent de savoir si les anticorps induits par le vaccin ont la capacité de se projeter rapidement dans les muqueuses nasales, avant que le virus n’ait le temps de s’y répliquer et d’être transmis par voie aéroportée à un autre individu. Certains laboratoires planchent même sur des vaccins nasaux, qui permettraient de monter la garde très tôt en cas d’infection.
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Devra-t-on se faire vacciner tous les ans ?
Ce n’est pas exclu. « Il est possible que la Covid-19 devienne une maladie à recrudescence saisonnière comme la grippe, explique la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), ce qui pourrait justifier l’obtention d’une immunité à long terme. » Il faudra donc surveiller deux paramètres : la durée de l’immunité induite par le vaccin, mais aussi l’évolution du virus. Si l’organisme n’est plus capable de reconnaître d’éventuels variants, il faudra alors adapter le vaccin en conséquence. Il est encore trop tôt pour avoir des certitudes sur ce point.
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Le vaccin peut-il devenir obligatoire ?
« Je veux être clair, je ne rendrai pas la vaccination obligatoire. » La règle a été énoncée fin novembre par Emmanuel Macron et n’a pas varié depuis. Au mois de décembre, un projet de loi a toutefois fait polémique, en évoquant la possibilité de subordonner les déplacements « à la présentation des résultats d’un test de dépistage (…), au suivi d’un traitement préventif, y compris à l’administration d’un vaccin ». L’opposition y a lu une obligation implicite de se faire vacciner, mais le ministre Olivier Véran a démenti toute intention d' »envisager la vaccination obligatoire contre le coronavirus ». Dont acte.
Début mars, la question est revenue dans l’actualité à propos des soignants. En effet, la campagne de vaccination n’a pas obtenu les résultats espérés dans ce public, alors même que 27 000 patients avaient contracté le Covid-19 à l’hôpital, selon des chiffres de Santé publique France parus à la mi-février. Le ministre de la Santé Olivier Véran a écrit un courrier aux professionnels pour les inviter à se faire vacciner, et il n’a pas non plus exclu « une saisine du comité consultatif national d’éthique qui serait fondé (…) à nous dire s’il faut aller au-delà ». C’est-à-dire à rendre obligatoire le vaccin chez ces professionnels. Il n’y a pas eu de suite pour le moment.
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Puis-je donner mon sang si j’ai été positif ou si j’ai été vacciné ?
Bien entendu, aucun don de sang n’est possible si l’on a des symptômes, rappelle l’Etablissement français du sang, et même si le virus n’est présent dans le sang qu’en cas de symptômes sévères. Il faut attendre 28 jours après l’arrêt de symptômes grippaux ou évocateurs du Covid-19 pour se présenter à une collecte, et ce délai est porté à 42 jours dans le cas d’un pronostic avéré de Covid-19. Il est possible de donner son sang après une injection de vaccin, « sans aucun délai d’ajournement à respecter », sauf dans le cas de vaccinations à l’étranger ou dans le cadre d’un essai vaccinal, qui imposent de respecter un délai.
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Qu’en est-il de l’immunité collective ?
Difficile de répondre à cette question. L’immunité collective correspond au pourcentage d’une population donnée qui a été exposée naturellement au virus ou vaccinée, et qui est par conséquent protégé après avoir développé des anticorps spécifiques. D’après une modélisation de l’Institut Pasteur, seuls 17 % des Français de plus de 20 ans ont été infectés par le coronavirus entre le début de l’épidémie et le 16 février, en France métropolitaine. Mais « il faut bien faire attention à l’interprétation de ces estimations », prévient l’institut, car il est possible que l’immunité acquise après l’infection « s’estompe avec le temps ».
La campagne vaccinale devrait offrir de nouvelles perspectives pour renforcer cette protection collective. « Si au mois de juillet on arrive à tenir le pari de 10 millions de personnes vaccinées, on sera à 20 ou 30 millions de Français qui ont rencontré le virus ou sont vaccinés », estime sur France Bleu Normandie Astrid Vabret, cheffe du service de virologie du CHU de Caen (Calvados). Mais le seuil à atteindre fait lui-même débat – 60%, 70% ? – et l’émergence des variants complique encore les calculs. « Il y a encore beaucoup d’inconnues », rappelle à France 2 Yves Buisson, épidémiologiste et membre de l’Académie nationale de médecine, qui ajoute que l’effet « ne se produira probablement pas de façon homogène sur l’ensemble du territoire ».
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Lorsqu’on a été malade du Covid-19, peut-on être réinfecté ?
Les cas de réinfection sont extrêmement rares, comme le montre une vaste étude danoise parue dans The Lancet. Seules 0,65% de personnes ont été testées positives lors de la seconde vague après avoir été testées positives lors de la première vague, contre 3,3% de personnes testées positives lors de la seconde vague après avoir été testées négatives lors de la première vague.
En prenant en compte l’âge, l’étude montre que 0,60% des moins de 65 ans qui avaient eu le Covid-19 lors de la première vague ont été testés à nouveau positifs pendant la deuxième vague, contre 0,88% chez les 65 ans ou plus. La protection contre une réinfection conférée par une contamination naturelle n’est donc pas égale suivant les différentes classes d’âge.
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