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qui est Peter Cherif, suspecté d’être le commanditaire de l’attaque contre « Charlie Hebdo » ?

qui est Peter Cherif, suspecté d'être le commanditaire de l'attaque contre "Charlie Hebdo" ?

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qui est Peter Cherif, suspecté d’être le commanditaire de l’attaque contre « Charlie Hebdo » ?

Ce jihadiste français de 38 ans, considéré comme un mentor des frères Kouachi, a été arrêté trop tardivement pour être jugé lors du procès à la cour d’assise spéciale. Les enquêteurs s’interrogent sur son rôle au sein d’Al-Qaïda au Yémen.

Son ombre planera jusqu’au verdict. Le 2 septembre, le procès des attentats de janvier 2015 s’est ouvert avec un grand absent. Peter Cherif n’est pas dans le box des accusés, mais son nom résonne dans tous les esprits. Les services de renseignement soupçonnent ce Français de 38 ans, considéré comme un « vétéran du jihad » international, d’avoir joué un rôle-clef dans la préparation de l’attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo. Des accusations qu’il conteste formellement.

Si Peter Cherif n’est pas jugé aux côtés des 14 accusés, c’est qu’il a été arrêté trop récemment, à la fin de l’année 2018, après une cavale de sept années à l’étranger. Comme l’a révélé Le Monde (article payant), il a été mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » dans le volet de l’enquête consacré à l’attaque contre Charlie Hebdo et au réseau de ses auteurs, les frères Kouachi. Il sera donc jugé à part, mais pour éclairer la cour d’assises spéciales, il sera entendu jeudi 24 septembre, dans l’après-midi, en visioconférence.

Peter Cherif pourrait être la pièce manquante de ce puzzle terroriste. Ses déclarations, recueillies sur procès-verbal après son interpellation à Djibouti en décembre 2018 – « Je suis dans une dynamique de coopération totale pour donner des éléments permettant de sauver des vies humaines », assure-t-il alors – éclairent d’un jour nouveau l’attentat contre l’hebdomadaire satirique.

Il y a ce que l’on savait : l’attaque qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo, commis le 7 janvier 2015 pour se venger de la publication de caricatures du prophète Mahomet, a été planifiée et revendiquée depuis le lointain Yémen – là où résidait Peter Cherif. Il y a surtout ce que l’on a appris depuis son arrestation : le jihadiste a reconnu avoir rencontré Chérif Kouachi au Yémen – il l’a même mis en relation avec Al-Qaïda.

Pour comprendre ce qui s’est joué là-bas, il faut remonter au printemps 2011 à Paris. Peter Cherif est alors jugé pour sa participation à une filière d’acheminement de combattants vers l’Irak. Il comparaît libre. Alors que le procès touche à sa fin, il s’attend à une lourde condamnation et décide de prendre la fuite. Le 8 mars 2011, Peter Cherif saute dans un avion à Orly, direction la Tunisie.

Quelques mois plus tard, Peter Cherif gagne le Yémen, pays en proie à la guerre civile, devenu la base arrière d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa). Il s’y installe. La réputation de Peter Cherif, catholique converti à l’islam, dépasse les frontières. Fort de son expérience en Irak, en 2004, où il avait combattu les troupes américaines dans les rangs des islamistes les plus radicaux, il est coopté au Yémen parmi le gratin du terrorisme international. « Certains cadres d’Aqpa avaient connaissance de mon passé », reconnaît le Français devant les policiers de la DGSI le 24 décembre 2018, lors de sa garde à vue.

Il rencontre alors l’imam Anwar Al-Awlaki, un Américano-Yéménite, qui rêve de mettre l’Occident à genou et popularise des méthodes jihadistes dans la revue Inspire.  Au Yémen, Peter Cherif n’aurait vu « qu’une fois » Al-Awlaki. Mais il intègre le premier cercle de l’organisation. Il vit armé, portant une Kalachnikov en toutes circonstances. « Dès que je suis arrivé, j’en ai acheté une. (…) Là-bas tout le monde est armé, c’est quasiment une coutume », minore-t-il.

A l’été 2011 se joue un épisode central. Peter Cherif reçoit la visite de l’un de ses amis parisiens, Chérif Kouachi, qu’il côtoyait du temps où ils vivaient tous deux du côté des Buttes-Chaumont. Cette rencontre, la CIA américaine et la DGSE française la considéraient comme hautement probable. Chérif Kouachi et l’un de ses amis, Salim Benghalem, considéré comme l’une des figures du jihadisme français, ont été en effet signalés dans le sultanat d’Oman entre le 25 juillet et le 15 août 2011, période au cours de laquelle ils passent clandestinement au Yémen.

Lors de sa garde à vue en France, Peter Cherif confirme qu’il a vu les deux Français : « Il y a eu Cherif Kouachi et Salim Benghalem qui sont venus. » « Ils ont été appelés par des cadres [d’Aqpa], poursuit Peter Cherif, en parlant de ses deux amis français. Je les ai revus plusieurs semaines plus tard. Ils m’ont annoncé qu’ils allaient ressortir, qu’ils avaient un travail à l’extérieur. » Quel travail ? S’agit-il d’un attentat à leur retour en France ? Cherif Kouachi aurait-il – dès cette époque – reçu l’ordre de frapper la rédaction de Charlie Hebdo ?

La femme de Peter Cherif le rejoint au Yémen en 2012. Selon ses déclarations aux policiers français, Al-Qaïda cherche à cette époque des volontaires étrangers pour frapper dans leur pays d’origine à leur retour : « Mon mari m’avait dit que lorsque des étrangers venaient ainsi au Yémen, Al-Qaïda les encourageait à retourner dans leur pays d’origine pour commettre des attentats vu qu’il était plus simple qu’ils retournent chez eux que tenter pour un homme d’une autre nationalité de passer les frontières. » Peter Cherif assure aujourd’hui de n’avoir rien su de la mission confiée à ses amis.

En tout cas, à l’été 2011, le jihadiste reste au Yémen, poursuivant sa progression dans la hiérarchie d’Al-Qaïda. Il devient un « cadre opérationnel » du groupe terroriste qui, sur place, tente de se substituer au régime, en implantant sa propre administration. Il reçoit notamment une formation pour la confection d’engins explosifs improvisés et intègre un groupe spécialisé. « Ce groupe planifiait des attaques à l’extérieur du Yémen et je faisais des recherches sur Google Maps sur les sites militaires dans le golfe arabique et aux alentours », indique-t-il sur procès-verbal, tout en précisant ne pas avoir participé à ces attaques.

Peter Cherif continue de monter en grade. Il intègre la police islamique, selon les informations recueillies par la justice. Au point d’être affecté à la surveillance des détenus. Il est ainsi soupçonné d’avoir participé à l’enlèvement et à la séquestration pendant six mois de trois humanitaires français – deux femmes et un homme – membres de l’ONG Triangle génération humanitaire. Raison pour laquelle il a été mis en examen en France en février 2019.

Les otages se rappellent qu’un homme discret, qu’ils surnommaient « le Français » et qui avait toujours le « visage dissimulé », servait de traducteur. Ce dernier est décrit comme « costaud ». Selon eux, il avait une « peau foncée » et mesurait entre 1,75 et 1,80 m. Des caractéristiques physiques qui peuvent correspondre à la morphologie de Peter Cherif. L’une des otages se souvient aussi d’une « jolie voix ». A l’écoute d’un échantillon de la voix du jihadiste français, ils évoquent des similarités, sans toutefois se montrer formels.

Au fil des ans, la guerre civile s’amplifie au Yémen. La situation se détériore et, à la fin de l’année 2018, Peter Cherif et son épouse décident de quitter le pays avec leurs deux jeunes enfants. Ils viennent grossir le flot de réfugiés qui traversent la mer Rouge pour Djibouti. Lui réussit à trouver un emploi dans une entreprise de bâtiment ; elle enseigne le français. Mais les services de renseignement occidentaux, qui n’ont jamais relâché la traque à distance, épiant le moindre contact téléphonique entre Peter Cherif et sa famille, sont sur leurs talons.

Le 16 décembre 2018, les policiers djiboutiens arrêtent le couple en pleine nuit. Dans l’appartement, ils trouvent « deux circuits électroniques, des composants électriques et de très nombreux supports numériques et téléphoniques : deux ordinateurs portables, deux tablettes numériques, sept téléphones portables, cinq disques durs et six cartes SIM ». Leur exploitation a mis en évidence des recherches pouvant « s’inscrire dans une démarche d’attaques terroristes ».

Peter Cherif passe Noël 2018 en prison, en région parisienne. Il s’y trouve toujours, attendant son procès pour « enlèvement, séquestration, association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme ». Depuis sa cellule, il suivra sans doute de très près les 49 journées d’audiences du procès de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher.

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